Côte d’Ivoire LE SECTEUR FORESTIER


 

Données de base

 

Superficie de forêt (ha)

 

 

Forêts en pourcentage de la superficie totale

Zones forestières d’intérêt international :

Réserves de biosphère (ha)

Sites de patrimoine mondial (ha)

 

 

 

 

Déforestation annuelle entre 1980 et 1990

Pourcentage d’aires protégées au niveau national

Superficie estimative de parcs dont la protection est inadéquate

Oiseaux

Plantes supérieures

Mammifères

 

 

 

5.469.000

 

 

17 %

 

 

 

1.480.000

1.485.000

 

 

 

 

 

308,000 ha (6%)

6,3%

 

 

633,000

 

 

694 espèces

aucune endémique

3517, y compris 62 espèces endémiques

(230 - une espèce endémique

Valeur totale des exportations (exprimée en dollars) pour 1996

En pourcentage des échanges commerciaux

En pourcentage du PNB (de 1996)

Pourcentage de la population tirant des produits de la forêt

Pourcentage de la population utilisant le bois comme source d’énergie domestique

Emplois liés à la forêt

 

 

 

 

 

 

 

Nouveaux parcs proposés

286,4 m.

 

 

10 %

9%

56%

 

70%

 

 

40,000

 

 

 

 

 

 

 

0

Aperçu général et stratégie du Gouvernement

  1. Les forêts denses et les terres boisées de la République de Côte d’Ivoire sont passées de 8 millions d’hectares à 1,7 millions depuis les années 1950. L’essentiel de la déforestation s’explique par l’expansion des cultures de rente pérennes qui ont fait de la République de Côte d’Ivoire le premier exportateur de cacao au monde et l’un des plus grands producteurs de café.
  2. Bien qu’il ne soit peut-être pas aussi élevé que vers la fin de la décennie 1980 (6 % de perte annuelle entre 1980 et 1990), le taux de déforestation demeure toujours alarmant (les résultats futurs d’un diagnostic devraient fournir des informations sur l’estimation de la déforestation depuis 1990).
  3. Les activités liées à la forêt ont représenté 4 à 9 % du PNB au cours de ces dernières années. Les produits de la forêt représentent plus de 10 % des échanges commerciaux. Toutefois, au rythme actuel, la production commerciale de bois ne pourra être soutenue pendant plus de 8 ans (la Côte d’Ivoire, première exportatrice de bois d’œuvre dans les années 1970 et au début de la décennie 1980, n’est à présent qu’un fournisseur marginal).
  4. La forêt constitue une source primaire de revenu pour les populations pauvres. Le gibier est la première source de protéine du pays.
  5. La prise de conscience par le Gouvernement de Côte d’Ivoire des impacts de la déforestation sur le changement climatique et la biodiversité s’est accrue et ses objectifs de développement prennent en compte l’amélioration de la gestion et de la conservation de la forêt.
  6. Cependant, les politiques affichées dans le domaine de la foresterie ne sont pas soutenues sur le terrain de manière efficace.
  7. Cette situation est désormais reconnue. On est en train d’y remédier par un diagnostic global de tous les problèmes de foresterie et l’élaboration d’une stratégie forestière nouvelle. Les services de la Présidence de la République de Côte d’Ivoire coordonnent cet effort, impliquant tous les acteurs concernés (secteur privé, ONG et les bailleurs de fonds).

Problèmes fondamentaux en cours de résolution

  1. L’exploitation forestière en zone rurale et les droits des communautés. Les ayants droit à la terre n'ont aucun droit sur les arbres. Les concessions sont passées entre l'administration forestière et l'industrie. Les paysans sont exclus du processus de décisions et mal informés. La situation actuelle a des effets pervers sur la volonté des agriculteurs à préserver la forêt. Les techniques de gestion durable ne sont pas véritablement appliquées. Le Gouvernement Ivoirien s’est désormais aperçu que le droit de propriété relatif aux arbres dans les zones rurales doit être transféré aux populations locales.
  2. La corruption et la mauvaise gouvernance sont répandues. L’influence des groupes d’intérêt privés et politiques n’est pas équilibrée par l’existence de groupes également bien structurés favorisant le partage des avantages et l’exploitation viable des ressources forestières. Le Gouvernement devrait veiller à l’application stricte de la loi et subventionner des campagnes vigoureuses d’information pour décourager les pratiques illicites.
  3. La capacité institutionnelle est inadéquate et les problèmes du secteur devraient être intégrés de manière plus systématique au sein des politiques de développement socio-économique et rural, la stratégie d’intensification de l’agriculture, la décentralisation, le régime foncier, le revenu et le patrimoine national.

Stratégie d’aide et implication du Groupe de la Banque

  1. La Banque et la communauté des bailleurs de fonds ont joué un rôle moteur dans la mise en place et le suivi d’un diagnostic profond et une revue par le Gouvernement et ses principaux partenaires de la stratégie du gouvernement et de l’impact de celle-ci sur la foresterie.
  2. Les précédentes opérations financées par la Banque (en particulier le Secteur Forestier I) ont été entravées par le manque d’engagement politique. Toutefois, les infrastructures créées par le passé avec l’appui de la Banque constituent une bonne base pour les initiatives à venir.
  3. La Banque a récemment prêté son concours au Gouvernement de Côte d’Ivoire comme facilitateur pour permettre aux secteurs-clés (intérêts publics et privés) de Côte d’Ivoire de bâtir ensemble une nouvelle vision du secteur forestier et de la politique y afférant.
  4. Pourvu que le Gouvernement de Côte d’Ivoire s’engage en faveur d’une stratégie de la forêt nouvelle et durable, la Banque, de même que d’autres bailleurs de fonds, sont prêts à reconduire leur appui au secteur forestier de Côte d’Ivoire avec des connaissances techniques et des ressources financières. La réussite de la Côte d’Ivoire en la matière aurait un effet de démonstration très fort dans la sous-région.

Partenariats

  1. Il existe une grande collaboration entre les bailleurs de fonds (la France, le Canada, l’EU et l’Allemagne) et les ONG qui prêtent leur concours à la Côte d’Ivoire dans le secteur forestier.
  2. Implication des principaux bailleurs de fonds : L’EU porte son attention sur la gestion de la forêt et la protection des provinces côtières ; l’Allemagne sur la protection et la gestion de forêts classées bien données ; la France apporte une assistance technique (qui se poursuit) et un soutien financier (arrêté) à la SODEFOR. Le Canada apporte son appui aux coopératives qui s’occupent de forêts (appui arrêté actuellement), et le Fonds Mondial pour l’Environnement (avec l’IDA) soutient la gestion des zones protégées.

Les récents événements et les étapes suivantes

  1. Depuis Juin 1998, la Côte d’Ivoire a entrepris une auto-évaluation de sa propre performance dans le secteur forestier. Les débats publics tenus en Côte d'Ivoire et l'atelier de résolution de conflit qui s’est déroulé au Costa Rica ont été organisés dans ce cadre. Il est attendu que de nouvelles politiques entraînant des changements politiques et institutionnels radicaux soient annoncés par le Gouvernement ivoirien à la fin du mois de Mai 1999.

Giuseppe Topa, expert en chef, AFTR3,x34532

P:/COTEDIVO/CD/BRIEFS/JDWVISIT/FRBRIEF/FORET.DOC

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